
CHRONIQUE / REVIEW
Jethro Tull
Curious Ruminant

Releases information
Release date:
March 7, 2025
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Inside Out Music
Royaume-Uni / UK
Mario Champagne - March 2025
7,0
Google translation options below french text
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Décidément, Ian ANDERSON a encore des choses à raconter. Il y a trois ans, à la sortie de « The Zealot Gene », que j’avais aimé, je me demandais s’il allait clore sa discographie avec cet Opus. Depuis, il nous a livré « RökFlöte » en 2023, soit deux sorties consécutives d’albums très personnels sous la marque « bankable » de Jethro TULL, avec ses alliés fidèles qui l’accompagnent dans sa carrière solo. Une équipe qui accueilli récemment un nouveau guitariste Jack CLARK, et notez que sur cet album tout frais, on retrouve des collaborations d’anciens membres de cette formation mythique, soient James DUNCAN et Andrew GIDDINGS.
Il est certain que les derniers albums d’Ian ANDERSON sous la marque « J.T. » n’ont pas la fougue « hard rock » et « rock n’roll » du Jethro TULL épique d’antan, ce qui à coup sûr a déplu et déplaira à ceux qui focalisent sur cette époque révolue. ANDERSON vieillit, et comme de fait, maturité aidant, un nouveau style plus sage domine et c’est ce que propose encore ce « Curious Ruminant » qui reste dans la lignée des deux derniers albums mais disons-le directement, en un peu moins excitant. A l’évidence, on ressent dans les neuf chansons de longueurs très variables qui composent l’album, l’émotion du conteur amoureux de sa langue et de sa musique traditionnelle, et je dirais d’une certaine culture campagnarde de petits villages où les pubs sont des chapelles à houblons mais aussi d’une musique folklorique bien vivante.
Un album beaucoup moins rock que les précédents, encore plus sage, plus intimiste que les deux derniers, qui fait qu’on s’éloigne beaucoup du rock progressif, bien que la guitare électrique de CLARK vienne sporadiquement nous rappeler un court instant que le groupe en a sous le capot, mais la place, la grande place est réservée au maître de la flûte à la légèreté insolente qui contraste avec cette voix grave, ce qui devrait suffire à satisfaire les fans finis d’ANDERSON. Il s’agit maintenant d’une musique de gentleman de bonne société, car notre rockeur a pris en classe et finesse, avec des messages d’accord, mais une musique lisse et légère qui par son style pourrait bien trouver aisance dans des thés dansants et des concerts dans des églises. Je ne suis pas cynique, mais réaliste. Cela est devenue très propret et convenu stylistiquement.
Au niveau chant, avec sa voix grave, douce et lente à la prononciation impeccable, on sent que celle-ci se tient dans de nouvelles limites restreintes un peu décevantes. La surabondance de flûte virtuose, qui fait bien plaisir au demeurant, aide sûrement à alléger le fardeau pour cette voix devenue fragile, à laquelle on donne l’espace du raconteur plutôt que celui du chantre extraverti. Musicalement parlant, on appréciera la remarquable beauté cristalline du piano, les petits élans musclés à la guitare, l’esprit folklorique bonifié par les interactions entre accordéon, flûte et mandoline qui nous transportent parfois, en fermant les yeux, dans la Comté bucolique des Hobbits. Cela ressemble à du TULL, grâce surtout aux habituelles incursions saccadées de cette flûte qui fait tout le boulot. Mais derrière sa figure de proue, la troupe reste trop sage à mon avis et et sur certains titres, la batterie assure le service minimum, soit maintenir un tempo plat. On aurait pu la remplacer par de la programmation.
Quelques morceaux sortent du lot sans créer de frissons, mais on soulignera tout de même l’épique morceau de seize minutes dont quatre minutes seulement sont chantées. Un étrange morceau qui semble être un assemblage de bonnes idées de deux minutes juxtaposées, avec de courts silences pour effectuer des changements directionnels. La musique est belle, bien exécutée, mais cet assemblage me semble artificiel malgré tout …mais elle m’a quand même plu, présentant de beaux tableaux musicaux dotés d’un certain classicisme.
Cependant les deux dernières minutes du dernier morceau sont plus qu’intrigantes, et elles m’ont marqué pendant quelques jours. Ce n’est pas une chanson, mais une déclaration sur fond musical avec un battement de cœur. Un passage très poétique, poignant sur le passage vers la mort, un au revoir avec ce battement qui ralentit et s’arrête. Un moment poignant et émouvant, pour donner du réconfort aux personnes en deuil, en espérant, qu’il ne s’agisse pas là d’un adieu camouflé de la part de son interprète. Pour conclure, disons que les amateurs de musique folk à l’esprit britannique vont aimer, que les textes sont très bien, que la présence de CLARK à la guitare est un plus. Cependant, j’ai trouvé le son très lisse, gominé, la batterie atone et les développements lents. Et pour ce qui est du chant, on ne peut pas faire de « lifting » là-dessus, mais profitons encore des paroles de ce prolifique et sympathique gentleman. Titres préférés : « Curious Ruminant », « Over Jerusalem » et son constat sur la guerre compliquée dans cette région, « Drink from the Same Well » et le texte d’« Interim Sleep ». Bonne écoute !
PISTES / TRACKS
- 1. Puppet and the Puppet Master (04:04)
2. Curious Ruminant (06:00)
3. Dunsinane Hill (04:17)
4. The Tipu House (03:31)
5. Savannah of Paddington Green (03:13)
6. Stygian Hand (04:16)
7. Over Jerusalem (05:55)
8. Drink from the Same Well (16:42)
9. Interim Sleep (02 :33)
musiciens / musicians
Ian ANDERSON - Flutes, Vocals, Acoustic Guitar, Tenor Guitar, Mandolin, Odds & Sods, Bits & Bobs
David GOODIER - Bass Guitar
John O’HARA - Piano, Keyboards & Accordion
Scott HAMMOND - Drums
Jack CLARK - Electric Guitar
Guests:
James DUNCAN - Drums, Cajón & Percussion
Andrew GIDDINGS - Piano, Keyboards & Accordion