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CHRONIQUE / REVIEW

Limite Acque Sicure

Un Altra Mano Di Carte

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Releases information

Release date:

January 24, 2025

Format:

CD, Digital

Label:

From:

Minotauro Records

Italie / Italy

Serge Marcoux - March 2025

9,5

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Vous avez déjà entendu parler du syndrome du deuxième album ? On ne compte plus le nombre de déceptions à la suite des parutions qui ont suivi un album à succès, commercial ou d’estime. Alerte au divulgâcheur ! Cette chronique souligne l’exact contraire, soit un deuxième effort supérieur au précédent. Il a trois ans, LIMITE ACQUE SICURE avait offert aux amateurs de musique une magnifique invitation aux voyages avec un très bel album. Pourtant, le petit nouveau, « Un Altra’ Mano Di Carte », me transporte encore plus loin.

Mes attentes étaient élevées car leur premier opus avait occupé le troisième rang de mon palmarès 2022. Un autre groupe italien, BANCO DEL MUTUO SOCCORSO, avait été mon choix numéro un. LIMITE ACQUE SICURE interprétait d’ailleurs un morceau de ce groupe sur leur album. Clairement une influence positive dans le périple musical du groupe. Mais comme les musiciens me l’ont confirmé, on peut trouver une multitude de références. Celles-ci peuvent être des trois grands groupes italiens, BANCO, PFM et LE ORME, mais aussi de BACH, de HAENDEL, de TOTO ou GENESIS pour ne donner que ces quelques exemples. Ce sont les six mêmes musiciens qu’on retrouvent sur le nouvel effort du groupe italien de Ferrara. ANDREA CHENDI, chant, et ANTONELLO GIOVANNELLI, claviers, sont les deux membres fondateurs. AMBRA BIANCHI, flûte, chant et harpe, LUCA TRABANELLI, guitares, PAOLO BOLOGNESI, batterie, et FRANCESO GIGANTE, basse, complètent le sextet. En fonction de leurs parcours, ils participent tous aux compositions et aux idées qui foisonnent sur cet opus.

Comme la première fois, il s’agit d’un album concept. Les six morceaux sont autant de récits qui narrent des expériences de vie de personnages, imaginaires ou réels, d’hier et d’aujourd’hui. Les thèmes peuvent être profonds, inexplorés et parfois inconfortables, mais il y a toujours une lueur d’espoir. « Un’altra mano di carte » se veut une métaphore sur la nature aléatoire du destin, qui assigne à chacun d’entre nous une histoire bien précise, un chemin de vie particulier. Au fur et à mesure que le jeu de cartes est mélangé, il en résulte l’espoir d’un résultat plus gratifiant, d’une vie meilleure et plus juste. Et ainsi, la vie continue entre les donnes. Le temps passe inexorablement dans l’attente de la main gagnante. Les histoires racontées dans cet album sont des histoires de marginalisation et d’abus, de souvenirs lointains, peut-être faux, et d’une vie meilleure. Elles reflètent également le mal et ses conséquences. Ce sont des histoires de rébellion, des moments de fierté.

Pour LIMITE ACQUE SICURE, ce deuxième album constitue un nouveau jeu de carte pour les mêmes joueurs. C’est l’appel de la guitare électrique qui marque le début de « Joker ». La fougue et la puissance dégagée par le jeu de LUCA TRABANELLI, couplée à une production mieux définie, est le premier indice d’une nouvelle main musicale heureuse. Le Joker est un personnage connu des amateurs de super-héros mais, chez les humains, c’est aussi l’incarnation du mal, de nos noirceurs. L’ouverture façon hard-rock muscle le prog du groupe mais lorsque les cordes vocales d’ANDREA CHENDI se manifestent, on retrouve nos repères. Ce premier morceau très dynamique offre aussi une section où le piano, la basse, une voix angélique et une voix un peu trafiquée apportent des moments à la fois beaux et inquiétants. Un court passage orgue et piano pave la voix à un majestueux solo de synthétiseur et à une fin où les instrumentistes joignent leurs efforts pour une finale savoureuse. Un morceau puissant qui est un atout majeur dans le nouveau jeu du groupe. Le deuxième récit est celui des conquêtes espagnoles en Amérique. Une bien belle introduction avec flûte et guitare sèche rapidement suivi par un synthétiseur sautillant sur une rythmique nerveuse. C’est le canevas idéal pour le chant de M. CHENDI. J’aime sa tessiture, son phrasé et les émotions qu’il réussit à nous transmettre malgré la barrière linguistique. Le seul morceau sous la barre des huit minutes marie harmonieusement prog et folk à l’italienne. Si vous ajoutez un solo de guitare bien envoyé et de belles lignes de synthétiseurs, vous avez un morceau de choix.

Lorsque la musique m’offre de si beaux atouts à glisser dans mon propre jeu, il n’est pas facile de choisir. Cependant une évidence s’impose, « Chita » et « Natale 1914 » représentent, pour moi, les meilleurs moments d’un album dont j’aime la totalité des cinquante minutes. « Natale 1914 » est basé sur une histoire véridique. Lors de la nuit de Noël, durant la première guerre mondiale, une trêve improbable et spontanée a été convenue entre les belligérants à divers endroits sur le front. Un rare geste d’humanité, presqu’un acte de rébellion aux yeux des dirigeants qui se sont déclarés la guerre. La chanson est livrée avec beaucoup d’émotions, tant au niveau vocal qu’instrumental. Comme aime le faire le groupe, la courte introduction, avec flûte et roulements de caisse claire, crée le décor musical approprié. Lorsque la musique commence, le rock progressif italien s’offre dans toute sa force et ses caractéristiques. Le chant est grave et solennel, la musique nous touche. Les divers mouvements sont enrichis d’un solo de guitare ici, d’une intervention superbe de Dame Bianchi là, d’une basse bien ficelée de FRANCESCO GIGANTE tout au long. Je donne quelques noms et quelques exemples mais le groupe en entier offre ici, comme sur les cinq autres morceaux, une performance digne de mention. Ce ne sont pas les seuls artistes à avoir utilisé ces moments particuliers de l’hiver 1914. Par exemple, en 2005, le film Joyeux Noël, une co-production de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la Belgique et de la Roumanie, abordait le même sujet grâce au réalisateur Christian Carion.

Un personnage, acteur ou fabulateur, qui évolue dans la réalité ou l’imaginaire. Voici le cadre de « Non Il Bergerac » où les voix de AMBRA BIANCHI et ANDREA CHENDI s’unissent et harmonisent sur une rythmique et un synthétiseur qui, par moment, ont évoqué pour moi le grand LE ORME. Le piano ajoute ses grains de sel pour donner encore plus de saveur. Une fois encore, TRABANELLI y va d’un solo de guitare que l’on remarque. La pièce se termine dans une rue entre le son des passants et celui d’un orgue de barbarie. Superbe ! Et nous voici à « Chita » qui constitue la carte cachée de LIMITE ACQUE SICURE, une réussite entre la modernité et le RPI classique. Dame BIANCHI est impériale. Que sa voix soit seule, chant ou vocalise, ou qu’elle se dédouble, nos pavillons frémissent de plaisir. La batterie de PAOLO BOLOGNESI appuie et met en valeur cette voix et, par le fait même, la pièce. Une très, très agréable surprise ! « Storie perdute » débute en force avec l’orgue en tête sur une puissante rythmique, appuyée par la guitare. Tout au long du morceau, ANTONELLO GIOVANNELLI est en feu et l’orgue fait des ravages. Attention, les autres musiciens ne laissent pas notre claviériste se tirer d’affaire seul. Au cours des huit minutes, CHENDI incarne le conteur qui utilise les thèmes des récits précédents pour en créer un nouveau. Le groupe conclue l’album avec force, comme il l’avait débuté d’ailleurs. Cette présence de guitares plus puissantes et d’un rock plus assumé n'était pas préméditée mais émane des compositions et du ressenti des musiciens comme ils ont eu la gentillesse de me préciser.

« Un Altra’ Mano Di Carte » est le genre d’album qui marque une année, pourtant bien jeune. LIMITE ACQUE SICURE rejoint les rangs des nouveaux groupes italiens qui comptent tel LOGOS, LA MACHERA DI CERA ou RANESTRANE, notamment. Mais il s’inscrit aussi clairement dans la tradition des BANCO et Cie. Le jeu de carte que vous offre le groupe est une main gagnante. Ne laissez pas passer votre chance !

PISTES / TRACKS

    1. Joker (8:35)
    2. Il Racconto Di Juan Della Sua Terra (7:20)
    3. Natale 1914 (10:13)
    4. Non Il Bergerac (8:02)
    5. Chita (8:56)
    6. Storie Perdute (8:14)

musiciens / musicians

- Andrea Chendi / Vocals
- Ambra Bianchi / Flute, harp, vocals & choruses
- Antonello Giovannelli / Organ, piano, synthetizers
- Francesco Gigante / Electric bass
- Luca Trabanelli / Electric and acoustic guitar
- Paolo Bolognesi / Drums

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