Je ressens toujours une certaine fébrilité lorsque j’écoute pour la première fois un nouvel album des Russes LOST WORLD BAND et c’est encore la même chose aujourd’hui alors que j’entame l’écoute de leur neuvième album “The Dawn”. Mais l’ensemble de l’œuvre est encore assez solide pour qu’on en parle sur ProfilProg.

Le groupe existe depuis 1990; d’abord sous le nom de LOST WORLD jusqu’en 2009 où l’ajout du mot BAND compléta le nom qu’on leur connait aujourd’hui. Des trois amis collégiens musiciens à l’origine du groupe (qui sont d’ailleurs présents l’album de cette chronique), il ne reste aujourd’hui qu’Andy DIDORENKO, Vassili SOLOVIEV n’étant pas sur l’album “A Moment In Peace” (Février 2024) et Alexander AKIMOV ayant abandonné ses instruments et se consacrant maintenant à la production et aux designs des pochettes du groupe. Il faut mentionner que le premier album du groupe ne sortit qu’en cassette en 1992 et a eu droit à un ‘revampage’ en règle lors de sa sortie officielle en format CD et numérique de 2021. Sept (7) albums et plus de trente (30) CD-Rs ont été faits par LOST WORLD entre 1996 et 2001 et ont tous une bonne valeur de revente sur le marché de musique ‘underground’ Russe.

Le premier CD officiel du groupe est sorti en 2003 grâce à la maison de disque Boheme Music: “Trajectories” a reçu des appréciations mitigées mais a tout de même permis à LOST WORLD de se faire connaitre un peu plus sur la planète. Le chanteur Alexei RYBAKOV venait tout juste de quitter le groupe lors de la parution de cet album et ne fut pas remplacé, SOLOVIEV prenant la place au chant lors des spectacles. Puis, sortie des albums “Awakening Of The Elements” (2006) & “Sound Source” (2009) avec la maison de disque Musea avant que la maison de disque Russe ‘Samun Publishing’ ne les prennent sous leurs ailes jusqu’à présent. Les albums “Solar Power” (2013), Of Things And Beings” (2016), Spheres Aligned” (2019) & “A Moment Of Peace” ont permis au groupe d’apporter leurs lots d’excellente musique, prouvant ainsi que le groupe ne se fie pas que sur ses anciennes créations pour attirer l’attention.

Revenons donc à l’album concerné dans cette chronique: “The Dawn” est un enregistrement qui a été créé en 1996 mais n’est sorti en album qu’en Novembre 2024, donc vieux de 28 ans mais avec une sonorité qui, ma foi, le met presqu’à égalité avec plusieurs excellentes nouveautés musicales de 2024. Il y a certains extraits qui vont vous faire penser tout de suite au trio d’EMERSON LAKE & PALMER (“Cogs Of Memory”, “Let It Pass”). D’autres extraits, plus évidents, vous porteront vers le style Canterbury (“So Close To Sunlight”, “Train To Paradise”, “Forevermore”). Vous avez ensuite de solides interprétations/improvisations Prog Rock instrumentales où l’on sent que les trois musiciens s’éclatent (“Flight Of The Metal Bumblebee”, “Pterodactyl Hunt”, “Paganini Blues”). Et il y a la très jolie pièce-titre “The Dawn” qui vous prend par la main et vous invite à admirer l’aurore à sa façon: tout en douceur et avec émerveillement.

Vous m’auriez dit que cet album date de 1996 que je ne vous aurais probablement pas crue. Le talent indéniable des trois musiciens s’entend partout. C’est donc le second album de leurs années obscures à sortir avec grâce du placard comme un papillon qui sort de son cocon. C’est à se demander si ce qu’ils ont enregistré sur leurs 30–et-quelques CD-Rs ne vaudrait pas la peine d’être trié, revampé au son du jour et produit afin de nous faire le privilège de l’écouter. Bonne écoute!