
CHRONIQUE / REVIEW
Nick Fletcher
A Longing For Home

Releases information
Release date:
October 21, 2024
Format:
CD, Digital
Label:
From:
Self-Released
United-Kingdom / UK
Thomas Szirmay - February 2025
8,7
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Dans la foulée de l'album « Quadrivium », universellement reçu et loué en 2023, Nick FLETCHER, né à Sheffield, garde son pied sur l’accélérateur avec un suivi immédiat qui va plaire autant à la presse progressive que les fanatiques. Ayant travaillé avec John HACKETT, dont le célèbre frère a récemment déclaré que Nick est le meilleur guitariste de jazz-fusion actuellement au Royaume -Uni, vu le style de M. FLETCHER qui se trouve aussi carrément dans le moule Steve (HOWE, ROTHERY et HACKETT), ce qui n’est pas négligeable. Si on souhaite s'interroger sur plus de comparaisons, voici un style personnel qui rejoint également les éléments trouvés dans l'approche technique d'Alan HOLDSWORTH. Bref, Nick est sacré bon guitariste!
La belle pochette galactique à la ‘ ET come home’ ne fait qu'accentuer l'ambiance feutrée des 10 morceaux succulents, offrant près d'une heure d'aventures musicales où la guitare chevauchante est sous les projecteurs. « Satori » s'envole de la rampe de lancement guidée par radar, une interprétation jazz-rock délirante qui fait allusion aux sensations de Return to Forever, principalement en raison des impressionnantes compétences percussives d'Anika NILLES, de la basse groovy de son compatriote allemand Jonathon CUNIADO, des claviers palpitants du Norvégien Jan Gunnar HOFF et Caroline BONNETT du Royaume-Uni.
Nick est un joueur d'équipe, donnant beaucoup de marge de manœuvre à ses invités pour bien démontrer leurs talents. C'est le cas du festival de notes sur « The Secret of Ascent », où le travail du clavier est particulièrement exubérant, mettant en place un défoulement de guitare féroce qui défie Isaac Newton, une pomme libérée ne résiste pas à un crane, même avec des écouteurs.
Tout comme le ménestrel de Genesis, FLETCHER fait ressortir ses talents de guitariste acoustique et, à l'aide d'un seul projecteur, passe des frissons médiévaux le long de la colonne vertébrale. « Joy Turning into Sorrow » possède donc une aura intemporelle 1424 ou 2024, qui se soucie, c'est tellement intemporel et beau. Se déplaçant furtivement dans une ambiance ensoleillée sur « Sitting in the Sunboat », le rythme est à la fois langoureux et fourmillant, apparemment sans effort dans la myriade de notes douces jouées avec délicatesse.
Comme une majorette lors d'un défilé dans la rue principale, Nick fait virevolter son talent, à la fois techniquement (rapide comme l'enfer) et émotionnellement (sa fougue est hors du commun), serré comme un propulseur de fusée, tout en mettant l'accent sur un déferlement éblouissant de piano électronique qui respire en pleine santé. NILLES et CUNIADO dirigent le navire avec des voiles épanouies, aucune houle en vue et des vents guillerets soufflant allègrement. Horatio NELSON en serait fier.
Une extravagance épique de près de 9 minutes « Her Eyes of Azure Blue » présente un large éventail d'impressions musicales, savamment ciselées avec une introduction sereine et romantique qui évoque des images de beauté féminine, la guitare électrique se transformant vers une tendance émotionnelle plus aguichante, faisant même allusion à un certain Jan AKKERMAN, plutôt légendaire.
Les orchestrations rehaussent l'ambiance sensuelle ; les dés en sont jetés pour un long ensorcèlement de guitare allumée, c'est certainement le cœur de l'album, selon moi. Injecter un solo de basse dans l’arrangement ne pourrait se passer mal, un tourbillon ondoyant qui cloue parfaitement le thème. Sensuel, affectueux et tout à fait séduisant, Nick fait chanter sa guitare et, de manière convaincante. Tout simplement magnifique. Musique pour un mariage.
Un retour à l'enjouement se retrouve sur « A Pathway to the Hermitage », très cool, avec une touche d’insouciance magistrale. Pourtant, lorsque la guitare entre dans la mêlée, elle oscille toujours entre la facilité de la technique et l'ardeur de l'émotion, le groupe dégageant le chemin devant lui comme un chasse-neige, tout en vérifiant que l'arrière-plan ne traine pas. Sa vélocité est contrebalancée par la finesse, une denrée rare en effet, c'est pourquoi, il n’apparait jamais comme un ‘show-off’, bien au contraire, c'est presque comme s'il voulait juste garder son sang-froid anglo-saxon bien typique!
La chanson-titre a une portée convenablement cosmique, avec des frissons électroniques qui évoluent vers des contrées celtiques, recherchant délibérément un vecteur pour mieux explorer, habile à éviter une rafale d'astéroïdes menaçants. La guitare électrique décide d'aller faire une belle sortie flottante dans l'espace, que la NASA l'approuve ou non. Houston, nous avons aucun problème !
Peut-être serions-nous en attente d’une expérience troubadour médiévale avec un titre comme « The Sage, the Monk, and the Scholar », mais c’est tout à fait le contraire qui émane des haut-parleurs, nous obtenons plutôt une bourrasque torride propulsée par une section rythmique insolite qui se défoule comme des damnés, un blues suintant d’une guitare déchaînée, facilement confondu avec ZZ Top, (oui, je sais ...), riffs haletants, barrages d'orgue, et déviations de basse potelées. Qu’est-ce que c’est que ça?
« Crossing The Sacred Threshold » offre une tribune pour quelques ruminations plutôt douces, une incursion jazz-rock typique où l'ambiance est introspective mais aventureuse, les tambours battant le pouls, bien que le thème tout au long soit d’un laissez-faire décontracté. Juste un peu superficiel pour moi, néanmoins un grand délassement par tous les musiciens impliqués.
Clôturant le tout avec une superbe finale, « To Hear Angels Sing" présente une belle voix féminine chantante, nommée Olga KARPOVA, qui nous fait un véridique affichage céleste, une beauté calme, une réflexion sereine et une splendeur tranquille, tout ce qui est très nécessaire dans notre style de vie quotidien incroyablement trépidant, des feuilles électroniques et des orchestrations qui résonnent à la fois dans le corps et dans l'esprit.
Certainement un artiste à suivre de près, indubitablement un guitariste au talent immense, à inviter sur le podium des grands garçons.
PISTES / TRACKS
- 1. Satori (5:33)
2. The Secret of Ascent 6:17)
3. Joy Turning Into Sorrow (1:48)
4. Sitting in the Sunboat (7:32)
5. Her Eyes of Azure Blue (8:43)
6. A Pathway to Hermitage (5:40)
7. A Longing for Home (5:09)
8. The Sage, The Monk and the Scholar (5:07)
9. Crossing the Sacred Threshold (6:36)
10. To Hear Angels Sing (4:42)
musiciens / musicians
- Olga KARPOVA – Vocals (10)
- Nick FLETCHER- Guitars
- Jan Gunnar HOFF- Keyboards
- Jonathon CUNIADO- Bass
- Anika NILLES- Drums, percussion
- Caroline BONNETT- Keyboards