
CHRONIQUE / REVIEW
Nicolas De Renty
Retour Au Bercail

Releases information
Release date:
August 27, 2024
Format:
CD, Digital
Label:
From:
FTF Music
France
Alain Bourguignon - April 2025
8,7
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Les débuts musicaux remontent à 1993, derrière une batterie, avec des copains, pour jouer du Métal. Les cours de Jean-Paul SECCARELLI, au conservatoire de Nice, section Jazz, et ceux de Frédéric ROUX, en formation musicale, met notre artiste sur une voie royale. Le chant lyrique enseigné par Pierre CAPELLE (ténor) et Catherine DECAEN (Soprano) s’ajoute, ainsi que la composition d'œuvres polyphoniques dispensé par Jean-Louis LUZIGNANT avec une maîtrise au bout du parcours.
Les scènes se succèdent: Festival de Jazz en 2008 et opéra en 2011 (Nice) ainsi que les participations à plusieurs enregistrement dans des registres très diversifiés : Johana PIRAYNO (Chanson Française [2011]), MANOUSHKA ORCHESTÄR (Jazz [2009]), ALTER ECHO (Jazz Fusion [2019]), BLOODY TEARS (Black Metal [2000]), CONTINUUM (Metal Progressif 2015 et 2017), le spectacle BRILLE coécrit avec Selin ATALAY (mélange Jazz, Lyrique, Ballade, Conte [2017]) ainsi que ses propres compositions (le plus souvent écrites pour chœur, enregistrement en home studio, où il interprète toutes les voix; aidé néanmoins par la soprano Selin ATALAY quand c’est trop aigu pour lui).
Devenu, à son tour, enseignant de batterie (2007) et chant (2021) Nicolas de Renty arrive à jouer dans divers clubs de Jazz ou Rock, à chanter – tant le lyrique que le Rock – à s’imprégner de styles musicaux qui vont des grands classiques au Rock Progressif en passant par le Jazz, tout cela sans se disperser ! Le passage (presque obligé) par le Métal, étant jeune, l’a confronté aux styles musicaux du black et du death, perçus comme un formatage sataniste qui leur colle à la peau. Tout le contraire de ce qui l’objet de ses recherches. L’écoute de formation plus techniques (DEATH, CYNIC, SADUS) ramène Nicolas vers le Jazz et le Rock Progressif. A titre indicatif, ses compositeurs préférés sont J.S. BACH, John COLTRANE et Chuck SGULDINER. Eclectic isn’t it. Si l’on se reporte aux cours de Jean-Louis LUZIGNANT, il est aisé de comprendre que l’art de la Fugue soit devenu prépondérant (Danke Herr Kapellmeister) et génère une passion singulière entretenue des années durant dans ses recherches musicales.
L’étape suivante, assez logiquement, a été l’écriture de textes. Lassé des interprétations de librettos connus sur le bout des doigts, rebattus depuis des dizaines d’années, Nicolas de Renty s’est mis à l’écriture. Et là c’est le choc ! C’est une écriture fin précise, lyrique certes mais aussi acerbe sur certains sujets. Les technologies envahissantes, l’immédiateté, l’hyperactivité, le mensonge et les manipulations qui sont à la base de nos poncifs bien-pensants le révulsent. Elaborer ses textes pour dénoncer nombre d’impostures - pour les mettre en musique tels des mélodies romantiques typiquement française - avec un accompagnement au piano a constitué la première étape. La répétition des vers achevés amène les mélodies, basée sur le contrepoint et la fugue, avec une construction toute personnelle. Les morceaux ont été élaborés sur une assez longue période sans penser, à ce stade, à construire un album. Toutefois, un nombre suffisant de composition se trouvent sur « Retour au Bercail ». C’est là qu’intervient Guillaume ZANIER, un as des fichiers MIDI. Il fallait convertir les partitions sur papiers en « instruments », particulièrement les claviers, parfois sonnant comme des orgues d’église. Le résultat final est proprement stupéfiant. Nicolas assure le chant, la batterie et les parties de piano dans « Leurre Eternels » et « Traquenard ». Dans cette avant-dernière pièce, Anthony MALAUSSENA (du groupe DARKENHÖLD), invité, joue la basse et la guitare dans « Traquenard ».
Le résultat est proprement stupéfiant, d’autant que la séance d’enregistrement chez Rémy DESVIGNES s’est déroulée sans compter les heures (y compris de sommeil), en sautant les repas, le tout d’un jet. Le mixage, ensuite, s’est montré plus délicat à effectuer. Cette urgence se ressent dans les humeurs de l’artiste. Nous sommes donc en présence de textes – sauf « Metallifugue » qui est un instrumental déconcertant – qui dénoncent beaucoup de travers de notre humanité en déshérence ; consumérisme, appauvrissement intellectuel, marchandisation de la « musique », comportement grégaire atterrant, perte de repères et de convictions, délitement philosophique. A ce stade je me dois d’indiquer que l’artiste est converti et qu’il est outré par ce qu’il nomme la mascarade du pseudo Novus Ordo Missæ issue de Vatican 2 qui, à son sens, éloigne les esprits pur et rebelles de la recherche du VRAI au sein de la véritable Sainte Mère l’Église. Cela transparaît très nettement dans « Autopsie d’une Eclipse » où c’est de l’antéchrist qu’il est question. Ailleurs, comme dans « Retour au Bercail », il s’agit d’un constat de faillite dont la music-business est l’un des éléments. Pour le surplus, Nicolas de Renty préfère laisser à chacun la possibilité d’interpréter ses poèmes et d’en ressentir ses propres émotions.
Et voici la question que tout le monde se pose à ce stade : et la musique? Le côté le plus rassurant est, assurément, le fait que les passionnés finis de Rock Progressif ne pourront pas bouder cette réalisation par manque d’imagination, de créativité, d’originalité. Car cette sortie est un œuvre unique, singulière. De la chanson française romantique interprétée lyriquement, accompagnée d’effets d’orgues (d’église), de piano mais aussi d’une batterie parfois rageuse, proche du Métal, un mélange dans lequel percole une sève jazzy. C’est déstabilisant à la première écoute. Plusieurs sont, absolument nécessaires, pour appréhender ce disque. La proposition musicale s’impose tandis que les paroles prennent sens. Chacun va y trouver quelque chose de différent, tant du point de vue harmonique qu’au niveau des textes, parfois référencés.
Ce sont dix pièces riches de mélodies, de textures, de couleurs qui nous sont offertes. L’art du contrepoint et de la fugue n’a, à ma connaissance, jamais été traité dans un tet contexte. C’est osé. C’est surtout réussi ! Je ne peux que vous conseiller d’écouter, réécouter (et y revenir encore) «Retour au Bercail». C’est, à ma connaissance un cas unique.
PISTES / TRACKS
- 1. Leurre Eternel (11 :43)
2. Autopsie d’une éclipse (09 :04)
3. Metallifugue (02 :46)
4. Retour au bercail (04 :34)
5. Traquenard (07 :53)
6. Sentence (10 :06)
musiciens / musicians
Nicolas de Renty: Voice, piano, drums
Guillaume ZANIER: Midi files
Anthony MALAUSSENA: Electric guitar on «Traquenard”