ROLF ZERO c’est le ‘garage band’ ultime, un trio d’amis qui font de la musique depuis 1998 et qui ne se gênent pas d’explorer le paysage musical. Après des années de composition et de sessions, la pause de COVID leur a donné l’idée d’offrir tout ça à un public plus large. Ils ont donc peaufiné et revu les vieux enregistrements et ceci nous donne onze! albums tout aussi intéressants que variés.

Le trio fait définitivement dans le style progressif symphonique et montre une adresse et une habileté particulière à naviguer les genres musicaux. Essentiellement instrumental, et utilisant des moyens de bord, le résultat est étonnamment rafraîchissant et riche. Chaque album suit une piste différente ce qui rend les comparatifs difficiles mais les racines sont franchement campées dans le rock des belles années.

‘Grudge Party’ nous offre un cocktail de rock plus classique avec un dialogue entre la guitare et les orgues d’époque. Chaque morceau explore une saveur différente, il y a des effets spéciaux environnementaux et des clins d’œil à des styles musicaux connus comme les rythmes orientaux de la pièce ‘The Strange Chamber of Oscilloscopes’, les cornemuses folkloriques de ‘Pulpo a la Gallega’, les rythmes afro-latins de ‘Tele Santana’ et même du flamenco.

Cela fait un peu kaléidoscope mais l’énergie est au rendez-vous et on ne s’ennuie pas beaucoup. ‘The Witch’ est un peu leur morceau signature et joue dans leurs forces, un néo prog solide et articulé très bien réussi. On notera en passant l’apport du violon sur 3 pièces plus sentimentales et de la trompette sur ‘A Flamenco for Finns’. Pour moi ce sont surtout les orgues ronflants qui m’ont épaté.

Il faut prendre l’album à la légère, un peu comme un party du vendredi soir. Vous risquez d’être surpris par la richesse des mélodies et le jeu juste et convaincu des musiciens. ROLF ZERO n’est pas prolifique pour rien, ils ont encore beaucoup de chose à dire ou plutôt à jouer. Et dire qu’ils n’ont jamais joué sur scène.