Suivez- moi bien car ce qui s’en vient, risque de vous surprendre. « Stick’n’stones » est une nouvelle formation américaine, « imaginaire », formée en 2112 (rien à voir avec RUSH!) sortie tout droit des fantasmes futuristes du guitariste polonais Roman ODOJ, qui nous avais offert en 2020 un bon album intitulé « Fiasko », qui n’en était absolument pas un. Il nous a donc imaginé ici, un album célébrant le retour de cette future formation sur les planches après un futur hiatus de 4 ans suite au futur remplacement du batteur décédé par un androïde militaire avec deux paires de bras, ce qui peut fortement aider pour « tapocher » sur les fûts ! Le site Bandcamp d’ODOJ donne les crédits musicaux à des personnages imaginaires, mais probablement qu’ODOJ est à la source de toute cette instrumentation. Je n’ai pas pu vérifier cela !

Se projeter cent ans dans le futur afin d’imaginer la musique de cette époque, se révèle un sacré défi, mais permettez-moi de douter qu’elle évoluera au point d’engendrer un genre de rock des années 80 électro funky, à moins que Doc BROWN et Marty y ait laissé traîner quelques cassettes de disco et de « hard rock » lors de leurs escapades temporelles pour favoriser ce genre d’émergence tirée par les cheveux. Associez à cette chimère quelques sons agaçants de clavier et de guitare de type « bip bip », qui rappellent beaucoup les pulsations des vieilles consoles vidéo sur les premiers titres, et l’amateur de Prog se mettra évidemment sur ses gardes. En fait, les claviers et la guitare font extrêmement vintage, avec des vêlements de cordes qui déploient un mur de sons, parce que le guitariste du futur jour au « guitar hero » ; à croire que c’est un rôle qui n’évoluera jamais.

Les deux premiers titres, extrêmement dynamiques, portent une grosse musique de « party » efficace qui pourrait inciter des foules à danser, mais au niveau rock progressif, on est extrêmement court en termes de ration. L’album comprend neuf morceaux relativement courts, entièrement instrumentaux, mais il y a malgré tout quelques moments intéressants, cinématiques qui sauvent un peu la mise, avec une légère consistance progressive, comme dans le morceau « Ross theme », toutefois assez simple, et dans plusieurs titres vers la fin de l’album, où l’on ressent une forte nostalgie des années 80, avec une trame « western » minimaliste très subliminale, que l’on retrouve aussi ici et là.

Globalement, ce n‘est pas mauvais si on a l’esprit ouvert pour autres choses que le rock progressif classique ,car malgré tout, la somme des détails dans ces créations indique un travail monstre, avec beaucoup d’étapes de programmation, mais le style suranné, et cette propension à jouer sur plusieurs tableaux, entre un électro dance aux rythmes faciles, un « hard rock » d’Aréna léger, et parfois, de courts instants de musique cinématique et d’« ambient » plus sérieux, pourra laisser l’auditeur certainement perplexe. Malgré tout, je dois admettre qu’ODOJ a un talent certain pour créer des riffs accrocheurs qui ont la part belle dans ces exercices. Saluons la très bonne qualité de la production, c’est déjà ça de gagné. En tout cas, cet album concept d’une grande légèreté est un drôle d’exercice où la somme des anachronismes devrait vous faire perdre une quarantaine de décades si vous vous y engagez. Let’s Dance ! Si le cœur vous en dit. Titres préférés : « Ross theme », « Lady Commander » , « Doctor TORNADO » et « ...and there's no place for tears » qui sort du lot par son style « ambient », lacéré par une guitare plaintive . Bonne écoute !