TESUJI groupe de rock progressif formé en 2007 par Eddy et Albert ayant joué auparavant dans TIME CAPSULE, orienté métal prog déjà. C’est leur 2e album sous ce nom japonais d’un coup de Go. TESUJI a réussi à faire participer Göran EDMAN et Marco BASILE d’où mon envie de chronique; pensez, MALMSTEEN et DGM. Bref des réminiscences métal avérées, un peu de folk et de jazz dans les breaks progressistes, une voix claire qui passe bien, de beaux soli pour un album sortant au bout de 10 ans de travail, plongeons.

« Anecdote » intro vintage prog avec un clavier velouté et sa guitare acoustique, clin d’œil à ANEKDOTEN. « Mirage » attaque directement, un prog métal basé sur le vocal et l’orchestration chaleureuse; un air mélodique qui pourrait être un tantinet mélancolique, enjoué avec sa déclinaison latente suivie du solo guitare, mais qu’est-ce qu’il est bien foutu ce solo, suivi d’un violon sombre. « The Game » ambiance jazzy STEELY DAN évidente; un riff heavy vient se greffer dessus, un break avant l’heure pour la partie métal prog fruitée avec chœurs et notes guitare qui s’égrènent. Du jazz-rock et heavy rock métallique qui fleurent bon les DREAM THEATER; la voix brasse, l’acoustique meuble, le riff hard comme au bon vieux temps des 80 et un solo gilmourien, c’est bien bâti avec le piano solennel et le clavier vintage. « Night Train » avec Göran en guest et sa voix médium qui réchauffe, le niveau monte sur ce radio edit plus hard FM avec le superbe solo guitare; j’ai bien fait de demander de parler de ce groupe, de cet artiste autodidacte. « Cries From The Deep » revient à un son plus ancien, crimsonien dès l’entame; le riff métallique lorgne sur SYMPHONY X, un SPOCK’S BEARD avec une autre voix. C’est bien varié et déroutant, la voix qui hurle un instant, puis part en phrasé; diversité hard qui te cale avec l’ambiance atmosphérique, pré-divine prenante au détour. Bref ce morceau se découvre plus au fil des écoutes, renvoyant sur une ballade énergique digne d’un DREAM THEATER.

« The Garden Of Death » et la ballade entraînante lorgnant sur l’air folk partant dans un break acoustique guitare, cristallin, soutenu par le violon lancinant et le final orchestral, olympien. « Little Imp » enfonce le clou folk sur la rengaine douce et la guitare acoustique; morceau incisif avec le solo guitare final, folk et blues associés sur le vocal frais, simple mais bien calibré comme le final orgue à la GENESIS. « Haunting Dreams » continue, un prog métal moderne avec la basse énergique de Julien, le frappé batterie énergisante, le vocal limite phraser aux LIGHT DAMAGE, allez voir aussi ce groupe. L’orientation riff saccadé et le clavier velouté amènent la dichotomie musicale singulière; la basse me rappelle celle des XTC tenace et agressive. Pour info ce titre fut construit en pensant à John MAYER. « Into The Sun » à l’intro orgue majestueuse progressivement jouissante, partant sur un métal prog avec Marco en guest mettant le feu Le riff heavy, une trompette samplée pour le moment symphonique, ça déboule, le break piano cristallin, le déboulé des pads et le violon à nouveau. Eddy se joue de nous avec ce titre alambiqué qui passe en revue tous les genres. « Rebirth » pad imposant et violon mélancolique, folklore au départ; une ballade sombre avec vocal en français qui fait frissonner et jette le trouble; le morceau triste qui se veut positif, voyez le titre avec un dégouliné piano et l’éternel solo guitare pour le titre lancinant final.

TESUJI groupe de métal prog avec du rock-US pour le son clair, du prog pour les claviers génésisiens et du rythme des DREAM THEATER pour les morceaux métalliques. La seconde partie est plus folk-rock avec la voix qui pêche par instants, oui l’accent se ressent. Des incursions prog des PORCUPINE TREE pour un condensé de vieux et récent prog avec de belles envolées guitare, un bel album énergique et varié.