CHRONIQUE / REVIEW
Big Big Train
Common Ground
Releases information
Release date:
July 30, 2021
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
English Electric Recordings
Royaume-Uni / UK
Serge Marcoux - July 2021
9,4
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Les événements que nous vivons depuis le mois de mars 2020 ont non seulement bouleversé notre quotidien mais aussi celui de la très grande majorité des humains sur terre. Plus que jamais, nous avons réalisé que nous partagions une même planète et ce, jusqu’à ces microscopiques et dangereux habitants. L’impact sur le milieu culturel et ses acteurs a été particulièrement difficile. Si nous prenons le cas particulier des amis de BIG BIG TRAIN, c’est tout aussi vrai. L’historique première tournée nord-américaine a été annulée et le groupe a vu son personnel changé de façon importante. En effet, les claviers aux tendances jazzées de DANNY MANNERS, le jeu de guitare subtil et souvent grandiose de DAVID GREGORY et le violon et les arrangements pour cordes de RACHEL HALL font maintenant partie de l’histoire du groupe.
Pour les humains, seul un terrain d’entente entre les principaux joueurs des milieux scientifiques permet de penser à demain avec optimisme. Pour BIG BIG TRAIN, ce terrain d’entente est la redistribution des rôles dans le groupe, la mise sur pied d’un regroupement pour les fans, le bien nommé « Passenger’s Club », la perspective d’une nouvelle tournée en 2022 et ce nouvel opus qu’est « Common Ground », leur treizième album studio. Le quatuor a resserré ses rangs. Messieurs D’VIRGILIO et SJÖBLOM, maintenant parfaitement intégré au groupe, ont apporté leur contribution aux compositions et l’enregistrement a été fait en Angleterre, en Suède et aux États-Unis. La distance n’a pas été un obstacle pour réussir ce travail en commun. Avec « Common Ground », le groupe poursuit sa tradition de récits dramatiques mais aborde également des problèmes beaucoup plus proches de nous, tels que les effets de la Covid, la séparation des êtres chers, le passage du temps, les décès de personnes proches. GREG SPAWTON, bassiste et seul membre présent depuis les débuts précise : "Le business de la musique a été très durement touché et c'était comme si nous étions dos au mur lorsque nous faisions « Common Ground ». En réponse, nous avons essayé de faire un album qui a une perspective positive et célèbre les choses que les gens ont en commun. Nous croyons qu'il y a plus de chose qui nous unissent que ce qui nous divise et que nous sommes plus forts ensembles." Il ajoute que l’album est plus rock que d’habitude. "J’étais devenu un peu fatigué d’entendre que BIG BIG TRAIN est un genre de groupe folk-rock. Aussi avons-nous sorti nos guitares. Nous ne serons jamais IRON MAIDEN mais nous avons eu beaucoup de plaisir à ajouter un peu de muscle à notre musique."
« The Strangest Times », sur les conférences de presse quotidienne de la Covid et les effets du virus dans nos vies (familier n’est-ce-pas), part le bal et constitue un morceau entrainant, facile à fredonner un peu à l’image de « Alive » sur « Grand Tour ». À titre d’information, l’album précédent a atteint la première place du palmarès rock britannique allant même jusqu’à se faufiler dans le top 40 du Royaume-Uni, toutes musiques confondues. Le piano de SJÖBLOM évoque un tantinet celui d’un certain ELTON JOHN et ce n’est pas un défaut. Excellent départ ! On ralentit un peu le rythme avec « All the Love We Can Give ». Un morceau mid-tempo où la voix de LANGDON nous surprend par ses tonalités graves. Les harmonies vocales sont particulièrement réussies, ce qui est valable pour tout l’album d’ailleurs. Personnellement à l’instar de MOON SAFARI et du NEAL MORSE BAND, par exemple, je trouve que c’est une des forces de BIG BIG TRAIN. L’orgue Hammond y joue un rôle prépondérant et la rythmique D’VIRGILIO/SPAWTON est jouissive au possible. Cette composition du batteur transporte avec succès le groupe sur des terrains musicaux auxquels nous sommes peu habitués. « Black With Ink » continue sur cette belle lancée avec une section médiane pleine d’atmosphère où la basse de SPAWTON et le synthétiseur se démarque. J’ajoute que la basse, notamment, est particulièrement bien mixée et mise en valeur. Que dire de cette relance un peu après la sixième minute si ce n’est qu’elle a fait naitre un sourire béat sur mon visage. Les vocaux partagés entre Messieurs D’VIRGILIO, SJÖBLOM et une des invitées, CARLY BRYANT, sont un autre attrait de ce morceau. Trois en trois. « Dandelion Clock » conclue la première partie de l’album en beauté. La voix de LONGDON y est particulièrement touchante et nous ressentons les émotions transmises par la chanson. Un morceau empreint de finesse et de textures délicates comme ce groupe sait si bien les faire.
La deuxième partie s’ouvre avec « Headwaters », un instrumental délicat et magnifique au piano. C’est une bien belle introduction à l’explosif « Apollo ». Un morceau que son compositeur, NICK D’VIRGILIO a créé en souhaitant en faire pour BIG BIG TRAIN ce que « Los Endos » est pour GENESIS. Une musique pour montrer tout le talent du groupe avec, en plus, un coup de pouce de la section de cuivres invitée. Et, en effet, voici une incroyable pièce instrumentale qui finit par une montée puissante et irrésistible. Que l’on évoque un dieu mythologique ou une mission spatiale, « Apollo » vous ravira j’en suis persuadé. « Common Ground » est un plaidoyer pour la santé mentale et la communauté dans notre monde plutôt ravagé par la maladie et une certaine déchéance. Un morceau qui sonne typiquement BIG BIG TRAIN mais avec un son un peu plus costaud et, une fois encore, de très beaux vocaux. Je laisse le soin à GREG SPAWTON de vous décrire le plus long morceau de cet opus, « Atlantic Cable ». "Une chanson sur la pose d'un câble d'acier au fond de l'océan n'allait jamais être un morceau de musique pastorale. Il fallait des moments orageux, de la grandeur. Et cela devait être assez long pour raconter une histoire épique. " Voici donc un autre morceau sur une réussite technologique des humains, pensez à « Voyager » sur l’album précédent ou ‘East Coast Racer » sur English Electric Part Two. Les performances des musiciens sont magnifiques de justesse et d’efficacité et complètement au service de la musique et de la chanson. C’est brillamment écrit et les arrangements ne sont rien de moins que superbes. La conclusion permet un enchainement tel que « Endnotes » semble faire partie du même morceau. Sur ce dernier, la voix de DAVID LONGDON touche nos cordes sensibles, encore une fois. Pour les premières minutes, les arrangements sont exquis et offerts en douceur. À la quatrième minute, les cuivres font leur apparition. D’abord un seul qui est bientôt rejoint par l’ensemble et DAVID revient. C’est tout simplement empreint de beauté et on ne peut y rester insensible. Quand les cuivres reprennent, ils occupent l’espace de glorieuse façon et créent une finale à la hauteur d’un album qui est une autre grande réussite pour le groupe.
Je l’ai souvent dit et même écris, BIG BIG TRAIN représente la quintessence du rock progressif anglais actuel tant par sa musicalité que par les sujets abordés dans ses chansons. Cet album est le huitième consécutif d’une séquence sans faille qui concrétise mes propos. L’histoire du rock progressif offre peu d’exemples d’une telle séquence. Alors puisque le groupe vous tends la main, le moins que vous puissiez faire est de tendre les oreilles.
- 1. The Strangest Times (5:07)
2. All the Love We Can Give (8:05)
3. Black with Ink (7:23)
4. Dandelion Clock (4:14)
5. Headwaters (2:26)
6. Apollo (7:50)
7. Common Ground (4:53)
8. Atlantic Cable (15:06)
9. Endnotes (6:58)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- David Longdon / Lead vocals & back vocals, flute, additional acoustic guitar & keyboards
- Gregory Spawton / Bass, bass pedals
- Rikard Sjöblom / Guitars, keyboards, lead and back vocals
- Nick D'Virgilio / Drums, back vocals
With:
- Carly Bryant / Keyboards, vocals
- Dave Foster / Guitars
- Clare Lindley / Violin, vocals
- Aidan O'Rourke / Violin
- Five Piece Brass Ensemble