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CHRONIQUE / REVIEW

Ciccada

Harvest

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Releases information

Release date:

April 23, 2021

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Bad Elephant Music

Grèce / Greece

Mario Champagne - April 2021

9,4

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Délice des moissons! Une musique dont les racines puisent dans le socle des terroirs de presque tous les grands noms du rock progressif des années soixante-dix. Une musique fertilisée à la volée, d’élans de rock, de jazz, de folk, d’opérette, issus de l'héritage de l'Europe occidentale du moyen-âge au vingtième siècle. Rien de moins! Une formation qui dispose d’un son unique, fruit de multiples greffes, vitaminé par des lignes mélodiques fortes, cueillant ici et là les meilleures graines de GENTLE GIANT, de Jethro TULL, de CAMEL, de GRYPHON, de RENAISSANCE, de HATFIELD & The NORTH et de GENESIS. L’esprit ensemencé des meilleurs crus, et traçant leurs sillons à la bêche de leur talent, ils ont récolté et nous offrent le fruit de leur labeur. « Harvest », le troisième album du groupe depuis celui de 2016 intitulé « The Finest Of Miracles », et leur premier datant de 2010, intitulé « A Child In The Mirror » alors que la formation n’était qu’un trio composé du flûtiste et claviériste Nicolas NIKOPOULOS, du guitariste Yorgos MOUHOS, et d’Evangelia KOZONI au chant. Maintenant un septuor, le chant se fait en plus en collaboration avec Dimi SPELLA, Yorgos MOUHOS, et pratiquement tous les membres de cette équipe en support vocal dont les voix fusent de toutes parts comme le chant des cigales dans le maquis. (« Ciccada » signifie cigale).

Une formation que je découvre avec grande joie, étant un fan absolu de GRYPHON et de GENTLE GIANT, et dans lequel je retrouve l’esprit fantaisiste et déjanté de ces maîtres du genre, inspirant les six nouvelles pièces de CICCADA, mettant en scène un mélange savoureux d'instrumentation acoustique et électrique, de bois et de roseaux, le bonheur survenant irrémédiablement du bruit des vents! La beauté vient de la délicatesse des cordes et des canons mixtes. C’est ce qu’offre comme plat d’entrée « Eniania », un titre à la litanie répétitive qui place déjà la barre très haute, où la mise en place des instruments à vents est sublime, appuyée par des cordes aux aspects folks dans l’esprit de R.E.M. Butinant entre passages lumineux, mystérieux et psychédéliques, offrant un maillage serré de sonorités issues d’une panoplie d’instruments, avec insertion de sons folk et jazz et des synthés qui sonnent le « vieux », ce qui donne un beau mélange assez plaisant, qui vient titiller la fibre nostalgique de l’ancienne époque glorieuse du Prog de Canterbury mais avec une belle touche de modernité!

« Open Wings », un titre très accessible, avec un bijou d’introduction s’illustrant par un passage de flûte rappelant TULL, pavant le chemin pour une belle voix douce, qui s’exprime dans un style très « folk seventies », accompagnée de synthés caméliens et d’un saxophone qui me rappelle celui d’HELLIWELL de SUPERTRAMP! Pour conclure, une petite poussée vocale frissonnante à la Castafiore, dans le même registre que Sarah MCLACHLAN sur son premier album. J’ai comme ressenti quelques faiblesses de synchronicité dans le duo vers la fin, mais passons outre car plutôt anecdotique, et malgré tout, il s’agit là d’une belle besogne finement travaillée.

Il faut écouter avec attention les premières mesures de « The Old Man And The Butterfly », qui nous offre une séquence de rêve entre notes cristallines et feutrées, avant que la troupe ne montre enfin un peu ses muscles, mais la douceur et la légèreté sont de mise. On croirait parfois y entendre quelques notes andines, mais le clavecin très discret et des passages jazzy nous ramènent en Europe, dans l’esprit de CARAVAN dirais-je, et de CAMEL. Un titre tout en variations rythmiques d’une grande richesse sonore et qui offre une finale très symphonique et somptueuse pour couronner le tout !

La suivante « No Man’s Land » m’a énormément plu car j’ai cru y noter un hommage partitionné (et j’aurais pu dire passionné!) aux géants du Prog des années 70, par son début planant « pink floydien » et puis par sa suite très « tullienne », des passages « caméliens » et à la CURVED AIR, sous la houlette de la voix de soprano, et puis un passage dans le style RENAISSANCE, suivi du mode GRYPHON, et une section « genésienne » pour finalement passer du côté du gentil géant. Une démarche claire et volontaire? Je vous laisse juger! J’ai probablement manqué des groupes dans mon analyse. Mais il y a matière à s’occuper l’esprit dans cette synthèse sonore qui relève du grand art. « Who’s To Decide », une de mes préférées de cet album, débute avec une basse bien jazzy, des instruments à vents espiègles, dans un conglomérat de rythmes cassés où le jazz est roi, aux influences de GRYPHON et GENTLE GIANT par les effets de voix et la polyrythmie qui en émergent. Un titre étrange qui se démarque de tous les autres par sa folie, et son mélange de voix féminines fantomatiques. La dernière minute de ce titre est un bijou, tout simplement.

Pour conclure, une épique à plus de 12 minutes, qui à elle seule justifierait l’achat de cet album, en compagnie de laquelle le temps file comme une comète. Un titre aux passages plus lourds bien intéressants, accolés à des sections plus flottantes et relaxantes. Les voix sont exceptionnelles ici, le summum à ce sujet sur cet album. Les atmosphères planantes portées par le son des instruments à vents font rêver. « Queen Of Wishes » se montre assez impressionnante avec ses longues minutes de haute voltige dans tous les sens se montrant plus hard rock par moment. Ils ne pouvaient clore cet album de manière plus splendide.

Quel album d’une richesse hors du commun! A chaque écoute, il y aura sûrement quelque chose pour vous à découvrir, car cela foisonne d’une multitude de style dans l’ensemble des six titres. Plaisants tous ces instants où l'on passe d'un mode folklorique tout relatif vers un jazz qui swingue et vers du plus musclé. Toutes ces influences majeures et diverses bien assimilées nous sont offertes dans des écrins aux orchestrations savamment ciselées et parfaitement exécutées! Une alchimie radieuse exulte de ce dosage entre gloire du passé et cette modernité lumineuse qu’apporte cette équipe de cigales. Un album qui fera place dans mon palmarès annuel pour la joie et le bonheur qu’il procure. Titre préféré : « Queen Of Wishes ». Merci Ciccada pour cette moisson, pour le fruit de votre passion! Bonne écoute à tous!

    1. Eniania (Keepers Of The Midnight Harvest) (7:25)
    2. Open Wings (5:28)
    3. The Old Man And The Butterfly (7:52)
    4. No Man's Land (8:40)
    5. Who's To Decide? (4:40)
    6. Queen Of Wishe (12:39)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

Dimi SPELA - Vocals
Evangelia KOZONI - Vocals
Yorgos MOUHOS – 6 and 12 String Acoustic Guitars, Electric Guitar, Vocals
Nicolas NIKOLOPOULOS - Flute, Clarinet, Tenor & Baritone Saxophones, Recorder, Piano, Electric Piano, Organ, Mellotron, Synthesizers, Harpsichord, Clavinet, Glockenspiel, Backing Vocals
Marietta TSAKMAKLI - Soprano, Alto and Baritone Saxophones, Backing Vocals
Aggelos MALISOVAS - Fretted and Fretless Basses
Yiannis ILIAKIS - Drums, Percussion, Backing Vocals

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