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CHRONIQUE / REVIEW

Jordsjø

Pastoralia

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Releases information

Release date:

May 7, 2021

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Karisma Records

Norvège / Norway

Serge Marcoux - May 2021

9,2

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Avec le printemps, la nature renaît. Elle redevient fertile et s’offre à nos sens de nouveau comblés. Odeurs, couleurs et douceurs rivalisent pour nous ravir. Cette fertilité printanière est aussi musicale. Il suffit de voir l’abondance de nouvelles productions pour nous en convaincre. Depuis quelques années, un des terreaux les plus fertiles, un des plus généreux est celui de la Norvège. Historiquement, ce petit pays d’un peu plus de cinq millions d’habitants a produit plus du double de groupes progressifs que le Québec qui a pourtant plus de trois millions d’habitants supplémentaires. Cette proportion est encore plus importante si on considère les groupes actifs en 2021. L’abondance musicale norvégienne est merveilleusement confondante ! En effet, pensez à l’effervescence pour ne pas dire cette florescence nordique hors du commun. Je mentionne au passage SOUP, WOBBLER, GAZPACHO, GENTLE KNIFE, PROFESSOR TIP TOP, 35 TAPES, MAGIC PIE, KERRS PINK, MOTORPSYCHO, THE WINDMILL, MEER, TUSMORKE, etc., et le sujet de cette chronique, JORDSJØ et le nouvellement éclos « Pastoralia ».

JORDSJØ cultive son rock progressif depuis 2014. Les deux artisans qui soignent amoureusement leur terreau prog sont HÅKON OFTUNG, au chant, à la guitare, à la flute et aux claviers et KRISTIAN FRØLAND, à la batterie et aux percussions. Le groupe en est déjà à une septième production depuis sa création, EP ou CD, entre 30, « JORDSJØ II » et quarante-trois minutes, « Pastoralia ». Comme on le voit, la récolte se fait un peu à l’ancienne pour la durée tout comme la méthode utilisée soit le son et l’approche musicale associés aux années 70. En plus de leurs talents de musiciens et de compositeurs, ces messieurs n’hésitent pas à fertiliser leur musique grâce à la sève musicale de leurs invités. Ils sont six sur « Pastoralia » qui offrent contrebasse, violon, voix, guitare et clarinette basse. Cette dernière au son si caractéristique, je dirai même merveilleusement prog, est habilement offerte par MATS LEMJAN.

La bien nommée « Prolog » offre en deux minutes un bel aperçu de la récolte JORDSJØ 2021. On démarre avec un petit quelque chose qui rappelle le son Canterbury, l’orgue et le piano électrique sont présents et on n’oublie pas de nous présenter la clarinette basse et la flute traversière comme de raison. On reconnaît cet heureux croisement de l’influence folk scandinave avec la touche précédemment mentionnée ainsi que le volet symphonique. Le début de « Skumring I Karesuando” avec son riff de guitare et la flute qui y est associée évoque JETHRO TULL mais rapidement le son et l’ambiance changent et offrent des accents plus doux, un peu mélancolique même. Le chant norvégien fleure bon l’ambiance nordique. À plusieurs reprises, le morceau offre une perspective différente. Ces multiples changements dans un morceau caractérisent assez bien « Pastoralia » dans son ensemble.

Pour apprécier cet album, je ne saurais trop vous conseiller de vous installer avec votre casque d’écoute favori et goûter cette éclosion musicale. « Mellom Mjødurt, Marisko Og Søstermarihånd », est un morceau qui possède une saveur folk croisée de moments symphoniques fort délicieux ainsi qu’une section plus atmosphérique. On admire le très beau travail de la flute et d’agréables accords délicats de guitare électrique, et sans oublier le violon d’ÅSA REE (MEER). Pour quelques instants, j’ai pensé un peu au « Cadence and cascade » de KING CRIMSON même si la finale un peu plus musclée nous éloigne de ce terrain.

L’orgue démarre la pièce titre mais le jeu de batterie de FRØLAND, qui me rappelle celui de MICHAEL GILES des premiers KING CRIMSON, est clairement un atout au cours de ses six minutes. Un solo de clarinette basse donne une texture particulière et la finale avec la guitare et le mellotron parent la pièce de bien beaux atours. Ici aussi, il serait vain de vouloir décrire toutes les fines retouches et les détails qu’on découvre au fil des écoutes successives. On dit que le diable est dans les détails alors ce disque est diaboliquement bon. C’est aussi toujours savoureux et de bon goût. Ainsi « Fuglehviskeren » est un bel exemple, de finesse et de qualité du travail des cultivateurs de notes que sont ici HÅKON OFTUNG à la guitare acoustique, CHRISTIAN MEAAS SVENDSEN à la contrebasse et MATS LEMJAN à la clarinette basse. Vous entendez les doigts glissés sur les cordes, on imagine les sourires complices, même à distance. Une petite merveille qui fera palpiter vos oreilles sous les écouteurs.

De son côté, « Beitemark » m’a rappelé un peu MCDONALD & GILES. D’ailleurs le progressif anglais du début des années 70 percole dans le fruit du labeur de ces messieurs, ce qui n’est en rien un reproche. « Vettedans » est un court instrumental agréable et acoustique qui évoque GRYPHON. Mais ce serait trop réducteur de résumer JORDSJØ à travers la récolte progressive des années 70. En effet, les nombreuses touches de jazz et de folk, l’attention portée aux détails, et ils sont nombreux, ainsi que le défi offert par une musique non prévisible fera de « Pastoralia » un sérieux candidat au top ten de plusieurs amateurs. « Jord III », le plus long morceau de l’histoire du groupe avec plus de dix minutes, offre plein de rebondissements et de changements où la flute, la guitare électrique, l’orgue et le piano électrique tissent un paysage musical réjouissant mais aussi demandant. On ajoute un passage où les échanges clarinette, guitare et batterie sont notables, un poème en norvégien et le morceau qui se termine sur une nappe d’orgue. « Jord III » représente bien ce qu’est l’essence du groupe. Pour les plus curieux, « Jord I » et « Jord II » peuvent être entendus sur l’album « Jord » paru en 2017. Une façon de nommer des pièces qui rappelle celle de FOCUS.

Les premières écoutes de « Pastoralia » sont d’un abord différent et moins évident que pour « Jord » et « Nattfiolen ». Mais laissez la nature de l’album croître en vous et, peu à peu, vous aussi joindrez ce lieu où les gens de la forêt dansent autour des feux de camp lors des nuits chaudes du nord de la Norvège. Rejoignez « Pastoralia » et réjouissez-vous !

    1. Prolog (2:16)
    2. Skumring I Karesuando (7:37)
    3. Mellom Mjødurt, Marisko Og Søstermarihånd (6:30)
    4. Pastoralia (6:05)
    5. Fuglehviskeren (2:32)
    6. Beitemark (6:01)
    7. Vettedans (2:02)
    8. Jord III (10:34)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

- Håkon Oftung / Vocals, guitars, flute, keyboards
- Kristian Frøland / Drums, percussion

With:
- Håkon Knutzen / Guitar (8)
- Ola Mile Bruland / Spoken word & poetry (8)
- Vilde Mortensen Storesund / Backing vocals
- Mats Lemjan / Bass clarinet
- Christian Meaas Svendsen / Double bass
- Åsa Ree / Violin & vocals (3)

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