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CHRONIQUE / REVIEW

Lost World Band

Lost World (1992)

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Releases information

Release date:

February 1, 2021

Format:

CD, Digital

Label:

From:

Independent

Russie / Russia

Marek Deveaux - April 2021

8,9

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Enregistré à l'origine juste après l'effondrement de l'Union soviétique, entre mars et juin 1992, il s'agissait sans doute du premier album d'art rock russe axé uniquement sur un voyage artistiquement aventureux, consciemment sans rapport avec la scène politique et quotidienne du début des années 90. Hormis la piste 1, cette galette ne reproduit pas la bande mère originale. L'enregistrement original a été scrupuleusement étudié et jugé inapproprié pour la sortie officielle en raison de la faible qualité sonore et autres impondérables. Cet effort contient la version réinventée de l'album, enregistrée en 2018-2020 à partir de zéro, avec de la batterie live et de nouvelles paroles.

En mai 2018, Andy a entrepris un travail titanesque en rejouant tous les instruments à l'oreille, guidé par la bande de 1992 (à l'exception du Midnight in Venice qui a été marqué en 1992). Après cela, Vasya a été convoqué pour enregistrer la flûte et les parties vocales, ce qu'il a fait du 28 au 30 juin 2018. Juste deux jours avant, les parties de flûte pour "Spheres Aligned" ont également été enregistrées. La dernière phase : confiné dans son appartement par la pandémie en 2020, Andy a cherché sur Internet un batteur. Le jeune batteur indépendant polyvalent Matt Brown a été trouvé, et depuis son studio de Londres, il a enregistré la batterie en juin-juillet 2020. L'album a été mixé et masterisé en novembre et décembre 2020 par Andy et Alex. Ce septième opus, très dur à catégoriser, comporte des compositions courtes et serrées arborant suffisamment de modifications, de changements et de développements thématiques pour occuper même l'auditeur très attentif pendant un certain temps à essayer de suivre les cheminements. Un groupe de musiciens talentueux dont les chansons peuvent être assez progressistes et sophistiquées, mais ont souvent tendance à être simples et sirupeuses, surtout lorsque le chant est impliqué. Cet album, classé Crossover Prog aux tendances "Canterburyenne" et "Fusionesque", offre des teintes "Floydienne", "Genesienne", "Beatlesienne" et "Caravanesque" pour ne citer que celles-là... Eh oui, tout ça fait un beau patchwork avec un fil conducteur inexistant, mais chaque morceau possède un véritable intérêt de composition et d'exercice stylistique. Voici ce qu'il en retourne :

"The Underpass Theme" débute avec une courte introduction cinématique urbaine sur un air de flûte gentiment et joliment jouée passant au fond de la scène comme un acteur anonyme (7/10). "I Wanna Drift Away" est une chanson douce chantée en cœur accompagnée par un violon à l'aspect mélancolique rappelant les origines slaves des musiciens. Sensations de fraîcheur et douce nostalgie seront les impressions que l'auditeur percevra à l'écoute de cette œuvre quelque peu Folk (7,5/10). "Day City" rentre directement dans du Canterbury techniquement élaboré comme pourrait le jouer ZOPP mais à l'époque de l'air soviétique. Des passages ressemblant à des cavalcades Causaques s'intercalent dans cette ambiance résolument rythmée et tournoyante. Tout au long de cette macédoine improbable des synthés vieillots des années 80 bravent une ligne basse extraordinaire en mode démonstration comme pourrait le jouer Chris SQUIRE... rien de moins ! (9/10).

L'ouverture d'un clavecin sur "You" nous amène sur un joli refrain avec des voix groupées et chaleureuses accompagnées par un violon qui l'est tout autant. Ici tout est BEATLES et classique à la fois, rien de bien compliqué mais savoureux à souhait (8/10). "Juliet" nous transporte dans une CARAVAN avec son articulation vocale spécifique et ses flûtes à la Gabriel FAURÉ. Ambiance gaie sur un refrain enchanteur nous feront revivre l'époque désuète mais non révolue du "Peace and Love" (8/10). "Cold Moon Bolero" est une pièce instrumentale comprenant exclusivement une guitare acoustique, une flûte et une batterie. Cet ensemble mérite une attention toute particulière car ici tout est subtilité et délicatesse. Un tempo lent et analytique nous transportera tout du long sur des vapeurs d'essence finement alambiquées, un savoir-faire qui n'est pas donné à tout le monde et pouvant s'apparenter comme à des groupes tels que SANGUINE HUM. La fin est d'une beauté inouïe et d'une finesse rare ! (9,5/10).

Bien dommage que "Going Back Home" ne soit pas du même acabit... Ce titre ressemble à une chanson caritative pour l'impression générale avec un refrain entêtant, mais rehaussé par des guitares aux effets "Floydiens", c'est bien fait mais ça ne casse pas trois pattes à un canard... (7/10). "Midnight in Venice" porte bien son nom, avec sa guitare classique et sa mandoline jouant en duo pendant les 2:16 sans autre instrument ni voix. Un interlude qui nous transportera avec doigté dans les lagunes du XVIIIè siècle (7/10). On peut positionner "Mind Stream " entre LA BATTERIA pour l'instrumentation aux ambiances jazzy modernisées des sixties et CIRKUS (Canada) pour les voix aux allures expressionnistes groupées en plusieurs couches décalées. Cet opus mériterait d'être placé haut dans les charts pour sa mélodie bien ficelée et entrainante. La fin devient cinématique et inquiétante comme dans un film d'horreur... (8,5/10).

"House of the Past" débute avec un clavecin classieux orchestré à la manière d'Ennio MORRICONE. L'atmosphère pourra nous faire penser à un assemblage réussi entre SIMON & GARFUNKEL pour quelques couplets et Steve HACKETT pour la guitare, mais aussi pour l'ambiance présente sur son album "Voyage of the Acolyte". L'ensemble sera glorifié par quelques écoulements de Moog et une jolie romance délicatement interprétée (9/10). Surprenant et saisissant "Elegy" avec ce mélange presque parfait entre ALL TRAPS ON EARTH pour la structure dissonante et décomplexée et JETHRO TULL pour les mêmes motifs à certains moments de l'album "Thick as a Brick". Vous rajoutez une flûte omniprésente et du Jazz Rock Fusion de toute une classe et vous vous retrouvez avec un ver d'oreille qui vous dit : Chef-d’œuvre ! (9,5/10).

Bon... "Journey" n'apportera pas grand-chose de plus à cette galette. On y entend des voix un peu monotones comme un périple qui ne bouge pas, on s'endormirait presque... Quelques notes de synthés brillants et aériens redonneront un peu d'attrait à ce voyage (7/10). "The Underpass Theme (reprise)" est un court entracte de cinquante et une secondes de musique classique à plusieurs violons, interprété de façon romantique et nostalgique à la manière de Igor OISTRAKH (7/10). Avec "Night City" LOST WORLD BAND nous fait une véritable démonstration tout en maîtrise de leur savoir-faire en matière de composition et de dextérité instrumentale. Ici l'éclectisme est de mise, avec un Canterbury au rythme endiablé tournoyant autour d'un piano à la Joe JACKSON, alterné par des moments de Jazz classique et des partitions de musique classique avec violon. Belle prestation ! (9/10).

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette livrée nous fait passer du coq à l'âne sans transition et sans aucune vergogne. Les titres se suivent mais ne se ressemblent pas, même si on peut noter la présence omniprésente des instruments comme la flûte, le violon et de voix doucereuses parfois un peu quétaines mais bien travaillées. En reprenant l'historique de cet album j'imagine qu'il s'agit d'une compilation des meilleurs morceaux composés en 1992, un "best of" trié après l'heure et avant de commencer sérieusement leur carrière en 2001. Donc, logiquement, on ne retrouve pas d'aspect conceptuel ni de fil conducteur ici. Si je compte neuf titres sur quatorze (douze en enlevant les deux très courts) qui ont attiré mon attention positivement je gage que ce groupe avait déjà un vrai potentiel bien avant la diffusion de leurs premiers disques officiels. Ils l'ont justement prouvé avec "Awakening Of The Elements" ou "Sound Source" voire "Solar Power".

Instrumentalement, rien à redire, ce groupe ne manque ni de technicité ni de virtuosité. La composition est toujours la clef de voûte d'un projet réussi, et cet opus l'est sans conteste, car il incorpore de nombreuses pistes qui se démarquent ici par leurs originalités et les émotions qui en résultent. Ces musiciens sont des touches à tout décomplexés qui savent passer d'un genre à l'autre avec beaucoup de talent. La Russie n'est pas une terre de Rock progressif, mais LOST WORLD BAND pourrait faire boule de neige avec un tel potentiel. À vos casques d’écoute!

    1. The Underpass Theme (1:01)
    2. I Wanna Drift Away (2:37)
    3. Day City (3:43)
    4. You (2:46)
    5. Juliet (3:02)
    6. Cold Moon Bolero (2:08)
    7. Going Back Home (4:37)
    8. Midnight in Venice (2:16)
    9. Mind Stream (5:02)
    10. House of the Past (3:19)
    11. Elegy (4:13)
    12. Journey (3:29)
    13. The Underpass Theme (reprise) (0:51)
    14. Night City (6:10)

    Total Time 45:14

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

- Vassili Soloviev / Vocals, flute
- Andy Didorenko / Vocals, bass, guitar, keyboards, violin
- Matt Brown / Drums

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