CHRONIQUE / REVIEW
The Strawbs
Settlement
Releases information
Release date:
February 26, 2021
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Esoteric Antenna
Royaume-Uni / UK
Serge Marcoux - March 2021
9,0
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Avant la grande pause culturelle, et autres, que nous vivons, ils étaient peu nombreux les groupes de la première vague progressive à enregistrer des albums et faire des tournées sur une base régulière. Une main suffirait probablement pour en faire le compte. Les STRAWBS faisaient partie de cette main. La parution de « The Ferryman’s Curse » et la tournée d’adieu qui a suivi l’année suivante, donc en 2018, ont prouvé la pertinence de cette musique et de ce groupe après un peu plus d’une cinquantaine d’année d’existence. Quoi de plus normal alors de voir que les événements qui ont marqué l’annus horribilis que nous venons de vivre aient inspiré un conteur de la trempe de DAVE COUSINS et les membres de la famille STRAWBS.
« Settlement » est le vingt-quatrième album studio du groupe et le neuvième depuis le début du nouveau siècle. La famille STRAWBS n’a jamais connu les chicanes et les déchirements qui ont marqué tant de groupes. Voyez un peu ! DAVE COUSINS, l’auteur-compositeur-interprète et co-fondateur du groupe est présent depuis les débuts. DAVE LAMBERT joue de la guitare et chante depuis « Bursting at the Seams » paru en 1973. CHAS CRONK est le bassiste depuis 1974 avec « Hero and Heroine ». Le batteur TONY FERNANDEZ a joué la première fois avec le groupe en 1978 sur « Deadlines ». Le seul petit nouveau est le très talentueux, comme le décrit DAVE COUSINS, DAVE BAINBRIDGE (IONA, LIFESGNS, solo, etc.) aux claviers et à la guitare. Il était présent sur l’album précédent et lors de la tournée qui a suivi. Il s’inscrit clairement dans la lignée des excellents claviéristes qui ont fait partie de la famille, RICK WAKEMAN, BLUE WEAVER, JOHN HAWKEN, OLIVER WAKEMAN et Cie.
Pour enregistrer, les STRAWBS avaient l’habitude de se réunir en famille, des enregistrements à l’ancienne pourrions-nous dire. Ais-je besoin de préciser que les réunions, fussent-elles de famille, n’ont pas été tellement à l’honneur en 2020. Aussi, les STRAWBS ont eu recours à la nouvelle façon de faire, à distance et par l’envoi de fichiers, avec des instructions dans le cas présent. DAVE COUSINS a même dû faire acheter une batterie pour TONY FERNANDEZ, alors au Portugal. Les fichiers sont venus d’Afrique du Sud, de New-York, du Portugal et de divers endroits en Angleterre pour se retrouver en Allemagne entre les mains de BLUE WEAVER pour le mastering et la production. Ce membre de la famille, surtout actif au début des années 70, a accompli un travail remarquable. Certain se souviendront peut-être que M. WEAVER a joint les BEE GEES après les STRAWBS et connu la gloire de six hits numéro un avec eux. Un autre membre de la famille, époque « From the Witchwood », « Grave New World » et « Bursting at the Seams », JOHN FORD, chante l’excellent « Each Manner of Man ». Le groupe avait rencontré JOHN à New-York lors de la tournée d’adieu et l’idée d’une collaboration y avait germé. À ce niveau, une voix féminine était requise pour « We Are Everyone ». CATHRYN GRAIG, l’épouse de l’ex-STRAWBS, BRIAN WILLOUGHBY, toujours la famille, a participé à cet excellent morceau. Inspirée par le drame qu’a constitué la mort de GEORGES FLOYD à Minneapolis. C’est une chanson prenante et spectaculaire qui débouche sur l’instrumental tout aussi formidable qu’est « Chorale ». Ces deux excellents morceaux, digne des meilleurs des STRAWBS, terminent la version vinyle de « Settlement ».
La pièce titre qui ouvre l’album peut être considérée comme une des plus rock, presque grunge par moment, de l’histoire du groupe. C’est un cri du cœur de DAVE sur les mensonges de politiciens comme DONALD TRUMP, JAIR BOLSONARO ou BORIS JOHNSON. C’est un chant de protestation marqué par un solo d’orgue résolument rock de BAINBRIDGE et une guitare non moins rock de LAMBERT. La suivante, « Strange Times », est une très belle balade sur les temps incertains que nous vivons avec un merveilleux solo de mellotron accompagné d’un beau travail au piano. L’autre invité de l’album est celui que DAVE COUSINS a décrit comme le meilleur bassiste en Afrique du Sud, SHALK JOUBERT. DAVE l’a rencontré à l’occasion de quatre spectacles solos donnés dans ce pays au début de l’année dernière. Son travail sur « Judgment Day » donne une texture différente, un groove un peu inhabituel pour le répertoire des STRAWBS et cela fonctionne très bien
Lors de l’entrevue que nous a accordé DAVE COUSINS, je vous invite d’ailleurs chaleureusement à la visionner, il nous a confié que le groupe avait alimenté leur site Facebook avec plusieurs vidéos sur les coulisses de l’album. Que ce soit DAVE LAMBERT parlant de son travail à la guitare, JOHN FORD de la pièce sur laquelle il a travaillé ou de DAVE COUSINS jouant du dulcimer sur … une planche à repasser, si, si. Dulcimer que l’on retrouve sur le duo « The Visit/Flying Free ». Ces pièces ont une saveur folk à la STRAWBS. Ceux qui connaissent bien le groupe savent qu’il s’agit d’une composante essentielle de leur musique. Un point d’ancrage, de repère dans l’histoire d’un groupe qui a débuté en 1964 sous le nom des STRAWBERRY HILL BOYS, en jouant du folk bien sûr. Cette composante est bien présente sur l’album. Elle a agrémenté et agrémentera mes très ombreuses écoutes.
Si le vinyle se termine sur la sublissime « Chorale », le CD de son côté bénéficie de trois extras appelés Hors des sentiers battus. En entrevue, DAVE explique comment les versions vinyle et CD ont été envisagées et sont offertes. J’avoue qu’un morceau comme « Champion Jack » mérite sérieusement d’être entendu. L’histoire d’un boxeur, son beau-père, fait prisonnier par les Japonais lors de la deuxième guerre mondiale. Un morceau prog comme on les aime avec une finale magistrale ou le mellotron y va de ses meilleurs chœurs et où la guitare se pare d’atours lyriques du plus bel effet. Un autre nouveau classique du répertoire. « Better Days (Life is Not a Game) » complète le volet international du disque avec son petit côté Mariachi, trompette comprise. Sûrement que de meilleurs jours sont à venir nous chante DAVE. L’album se termine avec une composition de CHAS CRONK, « Liberty », qu’il chante d’ailleurs. On est ici dans un style un peu année soixante, orgue à la PROCOL HARUM compris. Une bonne conclusion à un album dédié à TONY HOOPER, un des membres fondateurs, mort en 2020 à l’âge de 81 ans. Hommage à la famille ! En 2017, « The Ferryman’s Curse » avait été très bien accueilli par la communauté progressive, un des albums les mieux noté du groupe, et avec raison. Avec « Settlement », c’est formidable de constater que les STRAWBS offrent un autre album pertinent et de qualité, une denrée rare chez les groupes qui ont une longue histoire. Le groupe continue d’être mon fidèle compagnon musical depuis maintenant cinquante ans, merci DAVE, merci les STRAWBS.
- 01. Settlement (4:59)
02. Strange Times (4:29)
03. Judgement Day (7:16)
04. Each Manner of Man (4:26)
05. The Visit (4:42)
06. Flying Free (2:13)
07. Quicksilver Days (2:26)
08. We are Everyone (4:57)
09. Chorale (3:12)
10. Champion Jack (7:19)
11. Better Days (Life is Not a Game) (3:53)
12. Liberty (5:44)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- Dave Cousins / Vocals, acoustic & electric guitars, electric dulcimer
- Dave Lambert / Vocals, lead & acoustic guitars
- Dave Bainbridge / Keyboards, electric & acoustic guitars, Hammond organ
- Chas Cronk / Vocals, bass, 12-string guitars
- Tony Fernandez / Drums, percussion
With:
- John Ford / Bass
- Cathryn Craig / Vocals
- Schalk Joubert / Bass