MAGNESIS créé en 1987, 13 albums au compteur. Amoureux fous des GENESIS et autres ANGE ils évoluent en fonction du temps pour atterrir sur le néo d’IQ et PENDRAGON, grimés comme le grand MARILLION en sortant des textes bucoliques de la France champêtre; ici un album purement instrumental d’Eric TILLEROT pour réviser et régresser dans cet univers musical et climatique avec la patte ‘fait en France’.

« Neige en Décembre Part1 » intro champêtre, oldfieldienne, air mélodique monolithique pour une lente montée, idéal pour un son des 80; oui mais 40 ans ont passé; 5 minutes et break soudain aérien sur un son new-age d’APSARAS, suivi de l’intronisation avec le solo guitare fruité d’Eric, sur un Rothery des MARILLION; synthé cristallin, intense, son propre et singulier pour la seconde partie; après c’est sauté de réminiscences sur PENDRAGON, un peu plus loin les célèbres cloches de Mike OFDFIELD en vitrine; final guimauve avec un clavier vintage du temps où le rock progressif avait encore toutes ses lettres de noblesse; bon l’on entend les vaches rentrées à l’étable avec leurs cloches à elle là, voyons voir de l’autre côté du disque.

« Neige en Décembre Part2 » ouh la guitare nerveuse, ça change du tout au tout; paf break direct électrique, synthétique tiens sur le ‘Mouse’ d’ARAGON; ambiance spatiale avant un développement symphonique majestueux; paf break floydien d’un coup puis ambiance spleen avec un beau Mellotron sur une base synthétique; un côté jazz-rock par-là, suave et répétitif, paf break sur du PENDRAGON, on révise encore ses gammes; hop acoustique guitare archaïque secondé par une flûte enchanteresse; tiens ‘Jingle Bells’ maintenant, du vent, un avion tout là-haut, des pas dans la neige, le clocher de Quarré-les-Tombes, oui on rêve de ce qu’on peut, ah Mike qui apparaît au détour du sentier avec ses cloches; longue descente posant question il reste du temps; un dernier break clavier soul-jazzy-folk chaleureux pour le radio-édit, du temps où l’on pouvait écouter et accueillir la belle musique.

MAGNESIS joue sur le monde néo-prog, celui du temps passé à regarder tomber le neige; alors être musicien n’est pas évident en ces moments, mais je veux écrire là que cet album pose question; d’un côté il permet de revivre des sons et ambiances 70 à 80 à peu de frais, et là rien à dire c’est bien couillu; de l’autre on est en 2023 et beaucoup pourront être surpris de cette régression vintage qui n’amène rien de nouveau, excepté le spleen romantique d’avoir voyagé en traîneau sur des chemins morvandiaux. Un album sympathique sans prétentions mais sans défaut, qui coule en arrêtant le temps, si c’était le but il est atteint. Pour fans méditatifs accro aux régressions.