Petit flashback dans la déjà lointaine année 2010 quand j'avais dit à Jean Philippe MAJOR que l'album d'HAMADRYAD "Intrusion" était mauvais......malheureusement l'histoire m'a donné raison par la suite, c'est de loin le moins bon album du groupe de l'époque. Petit rappel historique pour dire que rien n'est définitif dans la vie d'un homme puisque me voici à chroniquer le second album de MANGEUR DE REVES groupe de rock québécois formé à MONTREAL en 2016 et dont fait partie JPM.

Précision je ne connais pas le premier disque des Montréalais, j'arrive avec des oreilles neuves. La thématique de "Vivre et Mourir" dixit Alex CEGE explore la mythologie, la psychologie des profondeurs et les relations humaines…des choix multiples c'est le moins que nous puissions en dire. Le groupe est catégorisé "Prog Folk", nous en sommes aujourd'hui bien loin sauf sur quelques passages nous le verrons plus bas. Alex CEGE & Jici LG, les deux membres fondateurs ont laissé un large champ d'expression aux trois autres musiciens par rapport à leur premier disque qui était plutôt celui d'un duo avec des accompagnants.

"Vivre et Mourir" débute par un morceau instrumental énergique et fort beau "Dieu Soleil", bon choix assurément (8/10). "Animal" un poil bluesy et très radiophonique suit, le rock progressif attendra pour le coup, le chant d'Alex est très agréable (8/10), Gérald tu vas pouvoir la passer en boucle celle-là ! "Nouveau Soleil" est à l'opposé une vraie fresque mid tempo progressive avec un coté HARMONIUM vraiment marqué, trop courte cependant à mon gout (9/10). L’enchainement avec "Les Fantômes" se fait naturellement, celui-ci est ‘’beaudommageable’’ en diable dans sa première moitié, avec un Alex CEGE brillant, des vocalises quasi féminines dans un registre très étendu (9/10).

S'en viennent l'acoustique "Vivre" et le magnifique instrumental "Mara", un peu trop réduits l'un comme l'autre avant d'attaquer "15 000 Nuits" et son duo masculin/féminin, Alex est aidé ici par Sabrina R.B, c'est clair et beau, bucolique, une sucrerie mélodique de haut niveau (9/10). Arrive le seul épique de l'album, plus de douze minutes avec la pièce qui porte haut le nom du groupe, ici point de folk ou de chanson québécoise (si ce n'est la première minute et encore), pas plus de BEAU DOMMAGE que d'HARMONIUM ou d'EXCUBUS, la direction prise est une sourde violence contenue digne du ANATHEMA des débuts, un mélange de post rock, de doom adouci et de....symphonisme, bluffant et inattendu (10/10), Raphaël LIBERGE SIMARD y est remarquable aux tambours et percussions diverses et les six cordistes ne sont pas en reste (la rencontre entre JOY DIVISION et SIOUXSIE AND THE BANSHEES pour celles et ceux qui ont connu la new wave britannique des années quatre-vingt...)

La plage conclusive "Quand le silence te rattrapera" (9/10) se pose comme un exutoire qui reprend toutes les sensibilités précédemment entre entendues avec des vocaux haut perchés (à deux voix de nouveau) et qui lui donnent un cachet particulier avec le retour vers un progressif enchanteur de haute tenue, un silence que j'aurais bien apprécié plus long, six minutes c'est trop courts messieurs !