Retour en force pour ce quatuor de Providence, Rhode Island, après un dernier album, « The 5th Season », qui m’avait laissé un peu sur mon appétit en 2021. Deux ans plus tard, Resistor se fait tout pardonner en nous offrant son septième album, « Illuminator ».

Né de la rencontre en 2005 entre Steve UNRUH et Rob WINSLOW, Resistor a mis peu de temps à recruter les musiciens qui lui manquaient afin de sortir un premier album, éponyme, en 2008. Depuis, Resistor est régulier comme un métronome et nous présente un nouvel album aux 2-3 ans. Resistor, c’est principalement Steve UNRUH, multi-instrumentiste extraordinaire, principal compositeur et parolier. En plus de mener une fructueuse carrière solo, il collabore avec de grosses pointures comme Unitopia, The Samourai of Prog, Xavier PHIDEAUX. Guitariste hors-pair, il manie la flute traversière avec brio (bien que pratiquement absente sur cet album, flute !). Mais c’est au violon qu’il brille le plus, de quoi ravir les nostalgiques de Ray Shulman et Mauro Pagani.

Trève de palabres. Caractérisé par une musique mélangeant le heavy prog au folk, Resistor nous présente avec ce nouvel opus un véritable morceau d’anthologie. Sept pièces toutes plus intéressantes les unes que les autres. Sans parler de chef-d’œuvre (je me garde au moins dix ans avant d’ainsi sacrer un album), sa conception frise la perfection, de la toute première note à la toute dernière. Les mélodies sont solides et accrocheuses, la voix de Steve UNRUH (reconnaissable entre mille) est au diapason et ses trois compères démontrent une aisance et une dextérité sans faille. D’ailleurs, joie, unité et énergie transpirent sur cet album, sans doute en raison de la méthode d’enregistrement du groupe, qui veut que les quatre musiciens enregistrent leur partition ensemble, dans le même studio, comme dans le bon vieux temps, quoi ! Autre point à noter, sur la jaquette du CD, on y indique que la guitare de Steve UNRUH est sur le canal de droite, tandis que celle de Fran TURNER, est sur celui de gauche. Tenez-le-vous pour dit, aficionados du casque d’écoute !

Mes pièces préférées ? Toutes ! Le tout commence sur les chapeaux de roues avec la pièce « Bonfire » et ses riffs de guitare à la ZZ Top. Par la suite, les autres pièces ne s’en laissent pas imposer en nous ensevelissant sous une avalanche de vibrations rock et prog à vous couper le souffle. Nous reprenons nos esprits avec « Shelter Pelter », seule pièce instrumentale de l’album, pas moins intéressante pour autant ceci dit, mais qui en fait met la table pour les deux pièces de résistance, « Kaleidoscopic » (avec son intro à la Bryan ADAMS) pièce un peu plus pop malgré ses 10 minutes bien comptées, et l’épique « The Illusion of Understanding » et ses 13 :44 minutes fortes en émotion. En préambule, des sonorités rappelant la cithare de Ravi SHANKAR laissent rapidement leur place aux guitares qui s’imposent de plus en plus pour nous mener vers un crescendo tout simplement ahurissant rythmé par la batterie précise, efficace et puissante de Barry FARRANDS.

En conclusion, « Illuminator » est un album tout simplement lumineux (ou illuminé, peut-être, comme le titre l’indique ?). Resistor vient de mettre la marche très haute pour ses prochains albums. Dans mon top 5 de 2023 sans aucun doute (OK, peut-être dans mon top 6, dépendamment de mon appréciation du dernier Moon Safari, « Himlabaken Vol. 2 », que j’ai hâte d’écouter !).