Une nouveauté en provenance de Durham, en Caroline du Nord, pour la formation « The Chocolate Land » qui fut fondée par le duo John BUZBY et Brian O’NEILL. Ces musiciens n’avaient pas sorti d’album depuis 2004, depuis leur album « Regaining the Feel », qui faisait suite à leur premier effort de 2001, intitulé « Unikorn on the Cob ». Une longue gestation de 19 ans résultant de processus de composition minutieux mais aussi d’un bon lot d’embûches car l’éparpillement des musiciens du groupe sur le globe, des changements organiques et une carrière solo très occupée du chanteur John BUZBY ont contribué d’une certaine manière au délai de réalisation de cet opus. Vu le temps qu’ils y ont mis, on notera le niveau de soins apporté dans la création de leurs douze morceaux dont l’ensemble frôle l’heure, dans un style particulier qui leur est propre. Un troisième Opus qui comprend du matériel non utilisé qui date de vingt ans et qui aligne des musiciens des anciennes formations, ainsi que de celle qui est la plus récente.

C’est le genre d’album sur lequel je tombe une fois de temps en temps et pour lequel j’ai de la difficulté à me faire une idée. Musicalement, ce n’est pas toujours hyper mélodique, car dans certains titres, on y retrouve des variations virevoltantes, saccadées et agiles, inspirées très certainement du style éclectique de GENTLE GIANT, mais associées à une voix légèrement criarde qui à la longue pourrait devenir, pour certains, irritante par sa monotonie. Je trouve que les sections instrumentales sont souvent plus intéressantes que les passages chantés. D’ailleurs, les trois petits morceaux instrumentaux qui font autour de deux minutes et demie, sont des petits moments magiques qu’il faut écouter en premier lieu, comme « A Rae of Hope », et ils se placent, pour moi, parmi les moments forts de cet album car il permet d’apprécier les talents poétiques et épiques de compositeurs de ceux-ci. Comme aspect positif, ils ont développé un son, leur son, qui se retrouve tout au long de l’album donnant ainsi une grande cohésion à l’ensemble des chansons. Aussi, ils ont un chanteur avec une voix particulière, très reconnaissable, créant ainsi une identité très marquée, et les harmonies vocales avec ses comparses sont généralement bien réussies. Sur quelques titres, de subtiles touches jazzy et des passages de piano suscitent l’intérêt.

A souligner, « This Beautiful World », où BUZBY, en prise de risque, chante d’une voix claire et nue, qui est enveloppée par le support de ses collègues, et il y livre une belle performance dans ce long titre où le piano joue la part belle et où le long passage instrumental vaut le détour. Pour vous situer, je dirais qu’on flirte dans les eaux de FLYING COLORS et de formations dans ce genre. Également intéressante, « Your Finest Hour », une composition complexe avec des penchants très GENTLE GIANT, qui se montre intéressante dans son développement, presque « funky », mais je ne suis pas fan du vocal (désolé!) sur la majeure partie de l’album à cause du manque de nuances, du manque d’émotions, sauf dans « Threatening to Unwind » où l’on ressent un effort supplémentaire de BUZBY.

« Poison the Root » quant à elle, passe d’une atmosphère piano bar stylée à un niveau d’énergie rock qui se démarque de l’ensemble. La qualité des enregistrements est plutôt moyen, mais cela est compensé par des prestations honnêtes des protagonistes qui livrent une œuvre sincère et personnelle, avec plusieurs bons moments instrumentaux au sein des chansons dont la plupart se retrouvent dans la deuxième moitié de l’album. Titres chantés préférés: « This Beautiful World », et « Air », un morceau plutôt équilibré et qui rend justice au chant et au son du groupe. Bonne écoute !