TRITOP est un projet musical de rock progressif, né en 2016. Un espoir romain issue d’une jeunesse friande de musique qui déménage. Une idée d’Ivo DI TRAGLIA, un jeune batteur et compositeur italien, qui a été rejoint par la suite par les autres membres du groupe et par son frère Iacopo qui a développé les textes. "Rise of Kassandra" est le premier album du groupe où l’on retrouve en plus six guitaristes invités. Un album puissant et magistral, car dès la première écoute, difficile de ne pas être conquis par cette belle surprise italienne qui est entièrement chantée en anglais.

Ils nous servent seulement quatre morceaux de pur rock progressif, mais la qualité versus la quantité ! TRITOP, bizarre de nom groupe, admettons-le. Mais la musique tient drôlement la route, et les amateurs de « heavy » Prog symphonique à fortes doses de claviers en tous genres vont en raffoler. Avec la première chanson, « Rise of Kassandra », vous y aurez droit d’emblée, et comme on cherche toujours à savoir à quoi cela ressemble, et bien, il y a un peu de tout dans celle-ci, des chœurs à la QUEEN, des passages qui font penser à du vieux IQ, du vieux GENESIS, du GRYPHON quand il y a des passages folkloriques médiévaux. Une chanson où les changements de rythmes et de styles fusent, livrant des passages assez singuliers et intrigants. La qualité du chant y est ici inégale, et parfois la voix de Mattia FAGIOLO rappelle celle de James LABRIE de DREAM THEATER dans ses intonations.

Le premier titre s’enchaîne parfaitement avec la dynamique « Delighted Insanity », un gros coup de cœur à potentiel commercial pour la radio, où la basse est maîtresse. On pourrait dire qu’ils se sont mis en mode DREAM THEATER de l’époque d’« Images and Words ». Les percussions y sont plus présentes et bien marquées. La performance du chanteur s’élève d’un gros cran, et il y a une subtile aura de STYX dans l’air. « Island of Servitude », où les chœurs, les guitares et les claviers rappellent également STYX avec délices au point que même le chanteur prend des airs de Dennis DE YOUNG. En tout cas, la section finale est phénoménale et devrait vous plonger dans la nostalgie des années 70, à l’époque du « Grand Illusion ».

Pour conclure, car oui, on est déjà rendu là, plus de 23 minutes épiques au sein de « The Sacred Law of Retribution », qui commence par un canon « a capella », avec une ambiance folklorique médiévale lourde. Bien inspirés ces jeunes hommes qui, on le sent bien, ont dû fouiller dans la collection de vinyles de leurs paternels, puisant respectueusement leur inspiration dans les vieux disques et y ajoutant une basse puissante comme on le faisait dans le Prog métal des années 90. De fortes influences de vieux IQ et de DREAM THEATER sont ressenties ici. Si vous êtes fans d’IQ, cela devrait vous plaire à coup sûr. Quant au chant, il est plus incisif et plus juste. Cela devient jouissif quand il atteint les hautes car FAGIOLO chante avec ses tripes, et c’est une transfiguration totale, comme si on nous l’avait totalement changé. Les passages de claviers volubiles de DI POFI sont fabuleux et entraînant dans le dernier droit. Et que dire des guitares !

On a droit avec TRITOP a un petit bijou « vintage » qui va en ravir plus d’un. Un condensé intelligent et compact de ce que l’on aime dans le vieux rock progressif grandiloquent, où on y retrouve un mélange de hard rock, de blues et de musique classique, mais avec une sauce moderne, leurs bonnes trouvailles sonores et une lourdeur finement dosée. C’est mélodique, dynamique, varié dans les atmosphères, dans les sonorités, mêmes les silences sont utilisés avec brio. Très recommandable pour un premier Opus ! Chapeau à ce nouvel espoir du Prog ! Bonne écoute !